h/f doctorant en chronométrie radio des pulsars "veuves noires" et applications pour la recherche d'ondes gravitationnelles
Detail de l'annonce :
Date Limite Candidature : jeudi 7 avril 2022
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INFORMATIONS GÉNÉRALES
Référence : UMR7328-ISALAN-020
Lieu de travail : ORLEANS
Date de publication : jeudi 17 mars 2022
Nom du responsable scientifique : Gilles THEUREAU
Type de contrat : CDD Doctorant/Contrat doctoral
Durée du contrat : 36 mois
Date de début de la thèse : 1 octobre 2022
Quotité de travail : Temps complet
Rémunération : 2 135,00 € brut mensuel
DESCRIPTION DU SUJET DE THÈSE
Caractérisation détaillée des paramètres orbitaux et des
éclipses des pulsars « veuves noires » par leur chronométrie radio
et utilisation de cette nouvelle population de pulsars rapides pour la
détection du fond d'ondes gravitationnelles.
date début: Octobre 2022
Produits finaux de l'évolution des étoiles les plus massives, les
étoiles à neutrons ont des diamètres de 20 à 30 km, des masses
comprises entre 1,2 et 2 masses solaires, et des champs magnétiques
gigantesques qui peuvent dépasser 108 T. Lors de l'effondrement
gravitationnel qui leur a donné naissance, elles ont acquis une
rotation extrêmement rapide et stable qui leur confie des
propriétés d'horloges cosmiques incomparables. Leur faisceau de
rayonnement balayant l'espace comme un phare, on les observe en radio
sous la forme de pulsars avec des périodes de rotation de quelques
secondes à quelques millisecondes. La précision des mesures sur les
temps d'arrivée des impulsions radio atteint parfois bien mieux que
la microseconde et permet des études très détaillées des
paramètres orbitaux dans les systèmes binaires, notamment l'analyse
de nombreux effets relativistes. La chronométrie d'un réseau de
pulsars ultra-stables (Pulsar Timing Array) fonctionne par ailleurs
comme un détecteur galactique géant pour observer les ondes
gravitationnelles dans le domaine compris entre le nHz et le μHz.
Une nouvelle population de pulsars très rapides a été révélée il
y a quelques années, d'abord souvent par leur rayonnement à haute
énergie dans le domaine des rayons gamma. Beaucoup de ces systèmes
sont vus également en ondes radios. On les appelle les « Veuves
Noires », parce qu'ils sont en orbite avec des compagnons de faible
masse qu'ils ont « dévoré » en partie. Leur orbite est étroite,
avec une période orbitale typique de quelques heures. La
chronométrie de ces pulsars révèle des variations lentes et
apparemment aléatoires de la période orbitale qui sont possiblement
liées aux effets de marée imposés par le pulsar sur son compagnon.
Par ailleurs, l'irradiation du compagnon par le pulsar provoque
l'évaporation de ce dernier, ce qui donne lieu à des éclipses du
pulsar par le matériau évaporé.
La modélisation de ces deux phénomènes par des méthodes
stochastiques et/ou déterministes a le potentiel de permettre
l'inclusion de ces pulsars dans les réseaux de chronométrage de
pulsars (PTA) en découplant ces phénomènes de l'effet provoqué par
le passage d'ondes gravitationnelles.
Cette thèse s'élaborera à partir de travaux récents [1], notamment
sur les points suivants :
* étude des évolutions temporelles, fréquentielles et en
polarisation du faisceau de rayonnement de chaque pulsar, pour
permettre leur séparation du signal gravitationnel recherché ;
* évaluation de l'effet des éclipses sur la détection d'ondes
gravitationnelles ;
* inclusion de l'effet encore peu étudié du moment quadrupolaire
gravitationnel du compagnon [2] dont la mesure donnera accès à la
structure interne de ces étoiles à l'évolution inhabituelle ;
* étude des corrélations éventuelles entre les irrégularités de
la période orbitale et les autres observables et caractéristiques du
système (notamment les éclipses ou les informations provenant
d'observations optiques du compagnon, mais aussi les propriétés du
pulsar lui-même);
* évaluation de différentes méthodes de modélisation des
variations de la période orbitale (e.g. décomposition sur
différentes bases de fonctions, analyse en composantes principales,
méthodes stochastiques telle que les processus gaussiens [3]) ;
* études de population en inter-comparant les propriétés d'une
quinzaine de ces systèmes « veuves noires » suivis très
régulièrement avec le grand radiotélescope décimétrique de
Nançay (NRT).
Références :
[1] The Feasibility of Using Black Widow Pulsars in Pulsar Timing
Arrays for Gravitational Wave Detection, Bochenek et al. 2015,
http://adsabs.harvard.edu/abs/2015ApJ...813L...4B
[2] First measurement of the total gravitational quadrupole moment of
a black widow companion, Voisin et al. 2020,
https://academic.oup.com/mnras/article/494/3/4448/5818352
[3] Einstein@Home discovery of the gamma-ray millisecond pulsar PSR
J2039–5617 confirms its predicted redback nature, Clark et al. 2021,
https://doi.org/10.1093/mnras/staa3484
[4] The International Pulsar Timing Array: second data release, Perera
et al. 2020,
https://arxiv.org/abs/1909.04534
CONTEXTE DE TRAVAIL
L'étudiant(e) sera accueilli(e) au sein de l'équipe d'astrophysique
du LPC2E à Orléans, qui collecte des données chronométriques très
précises depuis plus de 20 ans avec le NRT, développe
instrumentations dédiées et chaînes de traitement, et collabore au
niveau européen et mondial (European and International Pulsar Timing
Arrays – EPTA and IPTA) pour la mise en commun des données et des
outils d'analyse. Il/elle participera activement à l'exploitation des
données NRT et à leur combinaison avec celles issues d'autres
radiotélescopes, notamment du nouvel instrument MeerKAT, précurseur
du Square Kilometre Array (SKA), et déployé en Afrique du Sud.
Il/elle interagira notamment fortement dans les groupes de travail
«timing» de l'EPTA et de l'IPTA, et participera à la combinaison
des données mondiales, dont le but est d'améliorer le seuil de
détection du fond d'ondes gravitationnelles [4]. Il/elle travaillera
par ailleurs en étroite collaboration avec Guillaume Voisin,
chercheur au LUTh (Observatoire de Meudon), et René Breton, chercheur
à l'Université de Manchester (Royaume-Uni), tous deux spécialistes
de la modélisation de l'émission et des propriétés orbitales des
« veuves noires », et qui apporteront leur expertise théorique pour
accompagner le projet.
CONTRAINTES ET RISQUES
Aucun
INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES
Équipe: Gilles Theureau (LPC2E, CNRS Orléans, France) – directeur
de thèse
Lucas Guillemot (LPC2E, CNRS Orléans, France) – co-encadrant
Guillaume Voisin (LUTh, Paris Observatory, France)
René Breton (Manchester University, UK)